« Au nom des trois lauréats du prix de Physiologie et de Médecine 1980, Georges Snell, Baruj Berracenaf et moi-même, je veux exprimer à la Fondation Nobel toute notre reconnaissance. En nos personnes vous avez récompensé tout un domaine de plus en plus exaltant, de la biologie contemporaine : la définition biologique de l’individu qui conditionne sa réponse immunitaire, donc sa défense contre toute agression.

Cette définition est importante sur le plan philosophique. Elle débouche, en effet, sur la notion que chaque homme est différent, que chaque homme est unique, ce qui magnifie sa dignité. Jamais sur la terre il n’y a eu et il n’y aura jamais, en dehors des vrais jumeaux, deux individus strictement identiques. La différence est non seulement utile mais nécessaire, voire indispensable à la défense de l’individu et de l’espèce. Pour chaque homme la différence génétique entre ses parents est un gage de survie.»

Jean Dausset, Prix Nobel de Physiologie et de Médecine 1980

Extrait de son discours lors de la remise de son prix

 Il n’est plus possible de raisonner en termes de masse ou de groupe totalement homogène. Que ce soit dans le domaine de l’éducation ou du travail, c’est la notion de complémentarité qu’il faudra introduire en lieu et place de l’égalité conceptuelle tout en évitant l’erreur d’une perception sociobiologique. Des généticiens complétant les travaux de Jean Dausset précisent que les jumeaux monozygotes ont un ADN identique, mais par simples observations empiriques constatent qu’ils peuvent, à partir du même matériel génétique prendre des orientations de vie très différentes.

Singularité de chaque être humain et interrogation concernant sa liberté, voilà ce que nous apportent ces travaux.