Destruction et Focalisation

Notre époque ne se contente pas de détruire, elle déconstruit en dispersant les composantes de la société. Seule une focalisation sur un chemin clairement identifié permettra de sortir des ruines contemporaines.

Destruction

« Il faut reconnaître que le pouvoir de détruire est énormément supérieur au pouvoir de construire, car il est en plein accord avec la plus puissante loi du monde. »

Paul Valéry – Mélange (1941)

Détruire est commun à l’enfant qui commence à s’approprier son univers, au barbare qui ne conçoit que la force comme moyen de relation et à l’intellectuel poussé par son orgueil prométhéen.

Ce délire, qui mélange immaturité, violence et utopie, se nomme à notre époque « déconstruction ».

Jusqu’alors, la destruction s’attaquait à la matière : les corps, les objets, la nature ; la déconstruction s’attaque, maintenant, à l’essence de l’être humain. A l’utopie égalitariste de la disparition des sexes, s’ajoute l’immersion de l’homme dans le vivant, faisant de la bête son égal. Le mariage zoophile s’annonce à l’horizon de cette déconstruction.

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Focalisation

« Action de se focaliser, recentrage, concentration. »

Gérard Genette

Confronté aux dé-constructeurs, l’homme de bien qui veut reconstruire, se trouve devant un champ de ruines dont les chemins sont obstrués par les éboulis.

Le danger est de vouloir tout déblayer, tâche épuisante et vouée à l’échec. Dans cette perspective, la seule solution est de focaliser sur un chemin précis pour le déblayer complètement, même si celui-ci est étroit.

Le choix de ce chemin demande un travail important de discernement, afin de classer les priorités qui le jalonnent.

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