Enraciné et Mondialisé

Nous arrivons au bout d’un processus, entamé depuis plusieurs siècles, qui a pour objet la destruction de la singularité de la personne pour en faire un individu interchangeable, défini uniquement par la liste de ses désirs.

Enraciné

« L’enracinement implique une dimension communautaire et organique, mais aussi la conscience d’un héritage à faire fructifier, donc, la mémoire d’une dette à l’endroit de ceux qui nous ont précédés : l’homme se pense lui-même comme un débiteur, non un créancier, un homme de devoirs avant d’être un sujet de droits. »

Rémi Soulié, Racination, 2018

Quelles que soient les perceptions irrationnelles, l’enfant est le fruit d’un passé biologique. Toute personne, à un moment de sa vie, sera à la recherche de cet héritage transmis par un homme et une femme qui devraient être ses parents. Ceux-ci, malheureusement, vont bientôt être non seulement inconnus, mais également introuvables au milieu du maquis des manipulations génétiques.

Dans une filiation naturelle, ce premier héritage devrait s’accompagner de la transmission culturelle qui permet de construire une identité incluse dans un espace organique : familial puis national. Cette transmission devrait exiger des devoirs envers les générations à venir.

Cette dimension enracinée, indissociable de l’état d’être humain, est combattue par une vision anthropologique centrée sur le désir d’enfant conçu comme un droit inaliénable.

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Mondialisé

« La différence est le seul trésor de ce monde et la mondialisation œuvre à sa disparition. »

Daml

La singularité des personnes, hommes et femmes, parents et enfants, dans un cadre familial, permet un dialogue fécond qui s’appuie sur l’échange des richesses individuelles : sagesse et expérience pour les uns, innocence et affection pour les autres. Ce sont des différences complémentaires qui permettent également de construire la nation en exprimant les droits et les devoirs inhérents à ces différences.

La culture des semblables qui a détruit la singularité sexuelle donc familiale, puis nationale, s’inscrit dans une perspective dévoyée de la vision chrétienne de l’universel. Celle-ci a été remplacée par un idéal de la mondialisation qui nie la singularité de chaque personne pour en faire un être asexué, déraciné, esclave d’un consumérisme niveleur.

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