Le doute pénètre de plus en plus dans les esprits : « sommes-nous manipulés » ? Pour lever cette incertitude, il faut faire preuve de discernement et reconnaître le mensonge tel qu’il est.
Manipulation

« La manipulation est l’art de donner de la vérité au mensonge. »
Patrick-Louis Richard
Etymologiquement, la manipulation est le fait de mener par la main. Cet accompagnement possède un but précis : conduire le manipulé vers une destination que seul le manipulateur connaît. La manipulation peut être ainsi considérée comme une pédagogie perverse.
Comme la pédagogie, en ce qui concerne l’enseigné, la manipulation va s’appuyer sur des moyens de transmission qui devront obtenir l’adhésion du manipulé : construction des propos, supports écrits et audio-visuels. La différence entre pédagogie et manipulation se situe dans la nature du transmis : vérité ou mensonge.
Même si le pédagogue peut se tromper, le manipulateur, lui, saura toujours qu’il transmet un mensonge. Seul le cadre de la paranoïa peut laisser supposer que le mensonge est considéré à l’égal de la vérité par le manipulateur.
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Discernement
« L’homme souhaite un monde où le bien et le mal soient nettement discernables, car est en lui le désir inné et indomptable de juger avant de comprendre. »
Milan Kundera – L’art du roman
Depuis le début de l’histoire de l’humanité, l’être humain s’est trouvé en situation de choisir ce qui était bon ou mauvais pour lui : tuer un animal plutôt qu’être tué, se mettre à l’abri plutôt que subir les intempéries, protéger la mère et l’enfant des agressions extérieures plutôt que voir sa lignée disparaître, etc. A cette logique de survie, à la base de l’ordre naturel, s’est greffée une autre dimension, inspirée par l’interrogation de l’au-delà de la mort.
L’être humain n’était pas qu’un animal, ses actes, dépassant sa seule survie, devaient respecter le premier échelon d’une « morale ». Celle-ci se construira, à l’époque païenne, à partir du respect de l’honneur et du culte des dieux. La première étape du discernement entre le bien et le mal était franchie. C’est le christianisme qui donnera sa plénitude à l’être humain en transcendant sa réalité naturelle par une réalité divine. Ainsi l’aspiration de l’humanité à discerner le bien et le mal sera comblée.
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