Dans une époque où l’autorité politique se protège en introduisant le concept de précaution dans la Constitution, le peuple attend d’elle qu’elle lui assure sa sécurité.
Sécurité
« Situation objective, reposant sur des conditions matérielles, économiques, politiques qui entraîne l’absence de dangers pour les personnes ou de menaces pour les biens et qui détermine la confiance. »
Trésor de la langue française
La sécurité est une réalité objective qui est le résultat d’actions précises contre un certain nombre de dangers. La sécurité des biens et des personnes est le premier attribut d’un Etat. La police et l’armée sont les deux institutions liées à cet attribut. Les frontières et leur contrôle font également partie de cette fonction régalienne.
Le maintien de la sécurité par l’Etat est le premier critère de confiance dans sa relation avec le peuple.
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Précaution
« Ce que l’on fait par prévoyance, pour ne pas tomber en quelque inconvénient, pour éviter quelque mal. Précautions oratoires, moyens détournés que l’on emploie pour se concilier la bienveillance de ses auditeurs, ou pour affaiblir des préventions qui seraient contraire à l’objet que l’on se propose. »
Dictionnaire de l’Académie française
La précaution a pour objet de se prémunir d’un danger supposé. Etant le fruit de la spéculation, elle est, par essence, subjective.
Que ce soit par l’interprétation des dangers déjà existants ou la prédiction de dangers futurs, la précaution est la transposition des peurs subjectives du présent, dans le futur. La sagesse romaine qui s’exprime dans la devise « si vis pacem para bellum », en est l’exact contraire : afin d’empêcher un danger objectif, celle-ci propose une démarche préventive proportionnée.
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